Daniel Buren

Daniel Buren poursuit depuis cinquante ans une œuvre radicale grâce à une gamme « d'outils visuels » en apparence minimale mais qui engagent le visiteur dans une profonde métamorphose de sa perception : ce qu'il croyait connaître est, par des gestes simples mais aux multiples possibilités, comme retourné sur lui-même. Le lieu devient inséparable de l'œuvre qui en révèle les dimensions cachées, et le regard voit soudain « autrement ». 

Dès le début des années 60, l'artiste développe une peinture qui joue à la fois sur l'économie des moyens mis en œuvre et sur les rapports entre le fond (support) et la forme (peinture). En 1965, alors qu'il peint des tableaux qui mêlent formes arrondies et bandes de tailles et de couleurs différentes, il choisit d'utiliser un tissu industriel à bandes verticales alternées, blanches et colorées.

Partant des possibilités offertes par ce support, il mène une réflexion sur la peinture, sur ses modes de présentation et, plus largement, sur l'environnment physique et social dans lequel l'artiste intervient. 

Ses œuvres interrogent systématiquement le lieu qui les accueille et pour lequel elles sont conçues : la rue d'abord, dès 1967, puis la galerie, le musée, le paysage ou l'architecture, ce qui lui permet d'inventer le terme de « travail in situ » qui caractérise, depuis, une grande partie de ses interventions.

Incisif, critique, engagé, le travail de Daniel Buren, continuellement développé et diversifié, suscite toujours commentaires, admiration et polémique.