A l’issue de cette première expérience dans Le Bocal*, l'artiste Catherine Franck nous livre sa dernière toile « Honey Child » et nous confie ses impressions.
 

 

1. Raconte-nous ton expérience dans Le Bocal...

C’était un vrai challenge. J’ai dû prendre mes marques, sortir de mes murs, partager mes hésitations, mes doutes, mes revirements, sous le regard qui s’attarde, qui observe chaque jour la progression de la toile. Au début, je pouvais sentir très nettement ce regard comme une présence constante, presque envahissante, mais au fil du temps, une sensation de confort, d’oubli, a pris le dessus et m’a permis de me recentrer sur le geste, la forme, l’inspiration.

 

2. Le regard occupe une place importante dans ta démarche, quel rôle a joué le fait d’être observée en train de créer ?

J’ai souvent dit que mes sujets offrent un regard réflexif, on les observe tout autant qu’ils nous observent. Voir et être vu revêt pour moi une symbolique essentielle. Et quand Eric Landau m’a parlé du Bocal, l’idée m’a immédiatement séduite. Je savais que ma démarche artistique y prendrait tout son sens. Travailler à la vue de tous m’a permis de sublimer le jeu circulaire de regards entre spectateur, artiste et œuvre d’art. 

 

3. Tu as été la première à te lancer dans l’aventure, qu’est-ce que cela a signifié pour toi ?

 

Un gage mutuel de confiance, entre artiste et galeriste, sans lequel je n’aurais jamais pu me sentir à ma place.

 

4. Quel est ton plus beau souvenir de cette expérience ?

Le partage, l’échange incessant avec des personnes de tout âge, culture, background, qui - aprés cette longue période d'isolement - est notre plus grande richesse.

 

*Né de l’envie de partager ce moment d’exception où l’artiste, devant la toile blanche, crée une œuvre d’art, Le Bocal est un espace-vitrine imaginé comme un laboratoire, un atelier ouvert, un incubateur où l'inspiration prend forme et le processus créatif se dévoile, de la première esquisse à l'œuvre finale, du premier coup de pinceau à la dernière couche de laque.